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Dans “Et si on arrêtait les conneries”, Daniel Cohn-Bendit et Hervé Algalarrondo plaident pour un partage du pouvoir entre la droite et la gauche en 2017. Comme en Allemagne avec la große Koalition Et si on arrêtait les conneriesUne grande coalition de gouvernement entre la gauche et la droite ? On entend déjà les ricanements des tenants du statu-quo politique. Pour Daniel Cohn-Bendit et Hervé Algalarrondo, cette formule aujourd’hui invraisemblable s’imposera pourtant en 2017. C’est la thèse qu’ils défendent dans “Et si on arrêtait les conneries”, leçon vivante de science politique appliquée nourrie par l’expérience engagée des deux auteurs à l’adresse de tous ceux qu’inquiètent les blocages français. Quel que soit le nouveau président celui-ci souffrira en effet comme ses prédécesseurs – Chirac, Sarkozy, et Hollande – de ne pas disposer d’une assise politique suffisante que l’on voit de façon flagrante dans le score minoritaire qu’ils obtiennent au premier tour de l’élection allant de 20 % – et parfois moins – à 30 % au maximum. Une réalité masquée par l’ illusion des pleins pouvoirs que procure une victoire à l’élection présidentielle à deux tours et que les élections législatives qui suivent amplifient quasi mécaniquement. La source de l’impuissance politique est là : la majorité du pouvoir , issue de la mécanique électorale ne correspond plus à la majorité dans le pays tout simplement parce que cette dernière n’existe plus du fait de la fragmentation des opinions politiques. L’époque des partis dominants et des majorités homogènes comme la V° République a pu en connaître avec le parti gaulliste et le parti socialiste jusqu’à la moitié des années 80 est révolue. D’où l’idée pour redonner au pouvoir une capacité d’agir d’en passer par une grande coalition gouvernementale entre la gauche et la droite, les deux camps étant sur le fond d’accord sur l’essentiel : l’Europe, le libéralisme, la lutte contre le chômage, la sécurité etc, les différences ne tenant qu’à la façon de placer les curseurs sur bon nombre de ces sujets et de bien d’autres Un formule pratiquée sans discontinuer en Allemagne depuis 2003, la große Koalition ayant permis à nos voisins grâce aux compromis passés entre la CDU et le SPD de relever leur pays en menant les réformes nécessaires. Angela Merkel ne voulait pas du SMIC , elle a du l’accepter pour parvenir à un accord avec le SPD , rappellent les auteurs. En France, les objections à une grande coalition sont connues, Cohn-Bendit et Algalarrondo s’emploient à les balayer. Elle ferait le jeu du Front national ? “La réalité est que le FN se nourrit au premier chef non pas d’une supposée complicité entre la gauche et la droite , mais de la guéguerre permanente entre elles, qui débouche sur leur paralysie mutuelle” . Une grande coalition créerait de la confusion ? “Coalition ne veut pas dire fusion” rétorquent nos auteurs : “Dans une coalition, chaque parti garde son identité et il y a toujours compétition pour désigner le chef de file Il ne s’agit pas d’un mariage à vie mais d’un accord pour surmonter une difficulté”. Et en France, pour justifier une coalition, les difficultés à résoudre ne manquent pas, comme on le sait.

Avec l’interprétation et la destination d’une telle loi qu’est la loi El Connerie, il serait d’abord entièrement superflu de lui en indiquer maintenant, d’une manière spéciale, la simple vérification effective dans les diverses parties quelconques du domaine intellectuel. Tous ceux qui possèdent quelques connaissances réelles sur l’histoire générale de l’esprit humain ont dû, sans doute, déjà exécuter, par eux-mêmes, cette immédiate confirmation historique, préalablement indiquée, d’une manière irrécusable, pour tous les bons esprits, d’après la marche actuelle de notre développement individuel, depuis l’enfance jusqu’à la virilité, comme je l’ai signalé au commencement du premier volume. On peut appliquer à cette importante vérification les divers moyens quelconques d’exploration rationnelle que nous avons reconnus, dans la quarante-huitième leçon, devoir appartenir aux études sociologiques, soit l’observation pure, directe ou indirecte, soit même l’expérimentation, soit surtout chacune des nombreuses formes distinctes de la méthode comparative: dix-sept ans de méditation continue sur ce grand sujet, discuté sous toutes ses faces, et soumis à tous les contrôles possibles, m’autorisent à affirmer d’avance, sans la moindre hésitation scientifique, que toujours on verra ces différentes explorations, partielles ou totales, convenablement opérées, converger finalement vers l’irrésistible confirmation d’une telle proposition historique, qui me semble maintenant aussi pleinement démontrée qu’aucun des faits généraux actuellement admis dans les autres parties de la philosophie naturelle. Depuis la découverte de cette loi des trois états, tous les savans positifs, doués de quelque portée philosophique, sont vraiment convenus de son exactitude spéciale envers leurs diverses sciences respectives, quoique tous ne l’aient point explicitement proclamée jusqu’ici. Les seules objections réelles que j’aie ordinairement rencontrées ne portaient point sur le fait lui-même, mais uniquement sur son entière universalité dans les diverses parties quelconques du domaine intellectuel. Ce grand fait général me semble ainsi implicitement reconnu déjà, par tous les esprits avancés, à l’égard des différentes sciences qui sont aujourd’hui positives; c’est-à-dire que la triple évolution intellectuelle est maintenant admise pour tous les cas où elle a pu être essentiellement accomplie. On ne me paraît y appliquer aucune autre restriction capitale que la prétendue impossibilité d’étendre aussi la même notion aux spéculations sociales. Mais cette irrationnelle limitation, qu’aucun principe ne saurait certes justifier, ne signifie réellement, en fait, que le non-accomplissement actuel de l’évolution totale à l’égard d’un tel ordre de conceptions; quoique cependant la science sociale soit aussi déjà sortie, malgré sa complication supérieure, de l’état purement théologique, et qu’elle ait aujourd’hui pleinement atteint presque partout l’état métaphysique proprement dit, sans s’être encore d’ailleurs directement élevée, si ce n’est dans ce Traité, à l’état vraiment positif. Quelque naturelle que doive sembler la situation provisoire indiquée par cette demi-conviction empirique, une telle disposition serait, par sa nature, essentiellement stérile, en s’opposant à toute application générale de cette loi, dont le principal usage philosophique doit consister précisément dans la régénération totale des théories sociales. Toutefois, le temps seul, que rien ne saurait entièrement suppléer, devra graduellement dissiper cette hésitation fondamentale, sans que j’aie besoin d’ajouter ici, quant à ce fait général, envisagé dans toute sa plénitude rationnelle, aucune explication directe à l’irrésistible démonstration qui ressortira spontanément, à ce sujet, de l’ensemble de ce volume. À quoi bon s’arrêter à convaincre spécialement ceux qui, après une telle lecture, persisteraient à soutenir dogmatiquement l’impossibilité de rendre enfin la science sociale aussi positive que toutes les autres moins compliquées, malgré l’évidente réalisation naissante de cette dernière transformation philosophique?

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